Lorsque je regarde les prises de paroles des peuples dits de la terre, ces communautés indigènes des quatre coins de la planète. Lorsque j’entends leurs appels et surtout lorsqu’ils se disent les gardiens de notre terre à tous, je réalise à quel point nous avons hérité dans cette société moderne d’une mécanique sur-naturelle qui a eu pour objectif de mettre le vivant en esclavage au point d’en perdre la responsabilité.
Pour posséder cette nature, cette ressource, pour l’exploiter, l’homme est parvenu a s’extraire de ce qui fait de lui un mammifère que l’on nomme Humain.
Ces quelques peuples de la terre s’en proclament les gardiens à juste titre car leurs pieds sont encore en contact avec cet organisme incroyable qu’est notre planète.
Nous, les peuples dits civilisés, hommes et femmes de cette culture sur-naturelle sommes devenus de nature air/air alors que ces peuples sont depuis toujours ce que nous étions jadis, terre/air.
La conscience de l’homme est de nature air, comme les feuilles et les branches de l’arbre alors que le corps et les pieds, à l’image du tronc et des racines trouvent leurs places en terre.
Mais notre culture hors sol, sur-naturelle nous a fait mettre nos pieds dans nos têtes !
Nous avons rentré le monde dans notre crâne et avons appris à vivre devant un paysage.
Ainsi nous sommes devenus air/air et avons inhibé notre nature terre, nous nous sommes séparé d’elle afin de pouvoir l’exploiter, en extirper jusqu’au dernier gramme de matière commercialisable.
Ce que nous avons omis de comprendre lors de ce processus c’est que nous sommes cette terre que nous avons pillé, que ce que nous avons creusé, piqué, pollué, brûlé,…C’est notre corps à tous.
En pratiquant de la sorte, nombre de nos facultés naturelles se sont éteintes. Celles qui amènent aujourd’hui les hommes air/air à se rendre chez les « sauvages » terre/air pour comprendre leurs médecines. Ces mêmes facultés oubliées qui nous amènent à nous stupéfaire de la capacité d’automédication dans les communautés de chimpanzés,…
Nous, peuples air/air avons développés un grande intelligence technologique, du génie ! Nous avons après plusieurs siècles de recherches, réussi à créer des machines qui reproduisent nos facultés naturelles perdues lors de la colonisation aveugle de notre terre.
Pour exemple je prendrai Internet. Cette toile incroyable qui relie les hommes n’est qu’une reproduction thérapeutique, d’une réalité encore vécue par les peuples terre/air et dont nous nous sommes coupés en même temps que nous coupions chaque arbre qui participait au réseau.
Quelque chose en nous se souvient de ce lien qui nous relie tous mais n’en faisant plus l’expérience, nous avons créé la béquille technologique internet pour répondre à ce besoin naturel de se savoir et de se sentir en lien.
Il y en a bien d’autres que je ne m’attarderai pas à énoncer, me contentant de citer non sans sourire amèrement le téléphone et notre capacité télépathique endormie.
Aujourd’hui, nous sommes à l’heure de la résurgence d’un monde inhibé, ce monde est celui de notre capacité à redevenir Humains, à réintégrer la famille des terre/air, à redescendre auprès d’elle avec toutes les richesses qu’ont généré cette longue expérience initiatique qu’a été cet ère.
Forts de cette intelligence technologique, fort de nos absurdités passées, retrouvons notre nature terre et mettons nous à l’œuvre. Acceptons nos responsabilités, acceptons de quitter ce confort précaire, rentrons dans le paysage construisons ensemble un monde vivant, interconnecté, sensible et coopérant.
Il nous suffit d’arrêter la course et de nous souvenir car si nous regardons bien, nous aurons beaucoup appris.