Il y a tout ce qui est disposé sur la table et il y a la table elle même.

Il y a ce qui est mis à disposition, les ressources que l’ont prend et que l’on met devant soi et puis il y a la table.

Je peux changer la disposition de ce qui est sur la table, le mettre devant, derrière, un peu plus par ici ou un peu moins par là,…

Mais cette table a été façonnée selon les critères, sur les principes d’une société qui souhaitait quitter le sol, se tenir au dessus du vivant, au sec, proprement.

Cette table, nous en avons hérité.

Je ne l’ai pas construite et vous non plus.

Mais cette table, nous nous y asseyons chaque jour et si celle-ci n’est pas dressée, achalandée comme il convient, nous sommes déstabilisés, nous sentons un danger. Certains trouvent alors des coupables, jalousent la table d’autres, crient à l’injustice sociale.

Ce qu’il y a sur notre table peut nourrir bien des familles qui mangent encore par terre.

Alors si nous désirons véritablement le changement dont bon nombre d’entre nous parle, si nous souhaitons vraiment nourrir une nouvelle vision collective, alors nous devons accepter que nous et la domestication dont nous sommes les objets, celle qui a implicitement participé à créer notre mode de vie, nos mécaniques existentielles et nos systèmes de défense individuels, NOUS sommes cette table.

Déployer une énergie collective, extérieure pour déplacer, répartir, partager ce qui est sur nos tables n’aura de sens et de longévité que si les tables, nos fondements individuels sont transformés.

Il n’y aura aucune transformation extérieure durable sans l’effondrement volontaire, courageux et vigilant de notre table individuelle.

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