Nous habitons notre surface.

Notre attention, nos capteurs sensoriels, nos antennes ont été focalisés sur notre superficie, notre apparence, la forme, les contours, sur ce qui est vu par mes yeux et par l’autre.

Cette attention est notre capacité à diriger l’énergie qui nous habite là où nous la portons.

Ainsi, notre énergie vitale est-elle envoyée et contenue aux frontières de nous-même, nourrissant l’apparat, le costume, l’irritabilité, la superficialité de nos relations à nous même, à l’autre et au monde que nous partageons.

Le personnage, petit humain qui passe son existence à justifier ses histoires, est alors gouverneur malgré lui car maître des frontières.

Maître des entrées et sorties.

Maître des pensées immigrantes et des risques qu’elles représentent pour le monde établi.

Il n’a aucun intérêt à entrer dans les terres du dedans alors qu’il y a tellement à conquérir dehors.

Il n’a aucun intérêt, puisque chez lui on pense par intérêt à ouvrir sa conscience aux pensées immigrantes.

En fait, il n’a aucun intérêt à grandir car grandir c’est changer et changer c’est faire mourir ce qui est en place.

Il a peur de tout ce qui n’est pas lui et organise sa vie pour ne pas à avoir à le découvrir.

Ce personnage est à prendre en considération, mais contrairement à notre première idée n’est pas à chasser.

Il est ce que nous avons de commun.

Ce personnage est une part ex-croissante de nous même qui doit son enflement à une hyperstimulation sociétale, culturelle, à l’héritage implicite d’un monde focalisé sur la forme.

Cette part de nous, dominante, ne souhaite en réalité qu’une seule chose à laquelle rien ne lui donne accès, c’est l’équilibre ! Mais trop d’attention lui confère trop de pouvoir et elle n’est vraiment pas douée, nous le constatons tous au quotidien, avec cette forme d’énergie.

Nous pouvons venir en aide à ce personnage frontalier en le conviant à s’assoir dans le fond.

A faire un pas à l’intérieur.

Pour cela, nous devons écouter son histoire.

Comprendre qu’il nous raconte quelque chose qui n’est plus la réalité, qu’il parle de souvenirs, construits à partir de sa vision du monde qui elle même est construite par ces mêmes peurs qui l’empêche de grandir.

Nous pouvons l’aider à pacifier cette histoire afin qu’elle puisse rester sagement dans la bibliothèque emmenant avec elle son lot de barrages et de forteresses.

Nous pouvons l’inviter à regarder et à conter l’histoire à la troisième personne.

A en extraire la sagesse, les enseignements, à les rendre disponibles et à rendre le reste au passé.

Le personnage, celui que la roue des 7 mouvements nomme l’humain est notre accès à notre cœur.

Lorsque l’humain croit et s’identifie à ses histoires passées telles qu’il les imaginent à partir de ses peurs du changement, il barricade son cœur et crée une déviation obligatoire vers la tête, le mental qui n’est absolument pas équipé pour accepter ce qui est.

Le mental divise, il dissèque pour comprendre alors que le cœur lui, rassemble et unifie.

Le cœur est la seule terre fertile où planter les graines de dualité.

Il transforme l’opposition en complémentarité, la différence en particularité. il est l’espace de réconciliation de toute chose.

Nous pouvons donc inviter notre humain, ce personnage aux trop lourdes charges à s’accueillir dans notre cœur, à réconcilier son histoire, à rentrer à la maison et à se mettre au service de ce qui nous habite.

Il est l’ambassadeur sur terre de notre monde intérieur et invisible.

Il mérite en cela une maison, une ambassade, un lieu d’acceptation dans lequel les conflits extérieurs sont perçus comme des divisions qu’il s’agit de rassembler et de réconcilier en soi.

Se confondre avec notre personnage c’est un peu comme se sentir fort et puissant parce qu’on roule avec une grosse voiture.

Ce personnage est bien plus que cela, il est aux commandes du cœur, il est notre point de contact entre les mondes et de ce fait, créateur.

Le monde des conséquences, celui du dehors, tel qu’il est vécu par nous, répond en quelques sortes à ce que le personnage perçoit de la où il regarde.

Ainsi ce contre quoi il se bat devra continuer à exister pour pérenniser le combat et ce qu’il met en amour devra continuer à exister pour pérenniser cet amour.

Faire un pas à l’intérieur de soi, c’est offrir à cette énergie d’acceptation qu’est l’humain, d’être bien plus qu’un personnage.

C’est lui permettre de se concentrer sur sa véritable capacité, mettre en amour, accepter, l’ouverture ou ne pas mettre en amour, refuser, la contraction.

De cette décision découle le mode d’enseignement que la vie va déployer pour nous initier.

L’ouverture ou la contraction.

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